jeudi 24 décembre 2009

there and back again.



AVANT HIER, enfin aujourd'hui, enfin en ce moment, je ne sais plus trop, c'est noël. je crois qu'on est censés offrir des trucs, en tout cas c'est ce que font tous mes confrères de cet univers bizarre qu'on appelle la blogosphère. je suis un peu nul en cadeaux, et de toutes façons je n'ai pas beaucoup de visiteurs réguliers (ce qui est normal me diriez-vous, pour un site qui s'appelle plaisirs solitaires. généralement ce n'est pas quelque chose qu'on pratique en public). cependant, je me dois d'honorer les quelques personnes qui viennent ici régulièrement, ainsi que les quelques passagers éphémères, en bref tous ces gens super qui acceptent d'écouter toutes mes conneries. pour l'occasion je vous laisse quelques petites perles que vous connaissez sûrement déjà, ou pas, afin de réchauffer vos petits coeurs frustrés par le froid hivernal, et, comme le dit si bien mon ami arthur, d'échapper aux passionnantes et enrichissantes discussions entre oncle robert, mémé jeanine et tante fernande. elles sont un peu le bilan de mon année, relativement paisible dans son ensemble, avec une fin douce et agréable. prenez-en soin, joyeuses pâques.

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mardi 20 octobre 2009

au printemps de mai, rescapés du massacre.



C'EST FINI la déprime. le soleil s'est barré, les gens vont fermer leur gueule et se recroqueviller dans leurs fourrures, capuches, couvertures moisies (rayer les mentions inutiles suivant vos moyens). finies les exhibitions de fraggles, qui resteront peinards fumer leur pelouse dans leurs grottes chauffées au gaz écologique. finis les ficelles de pouffiasses, les shorts de beaufs qui suintent la transpiration, finis les insectes à la con. finis les ratons bourrés qui crient des trucs débiles dans la rue en laissant tourner le moteur de leur bmw volée. finie la promiscuité forcée, finis les clubs. bonjour discrétion, calme, frissons. bonjour les soirées en appartement, les salles de concert où on transpire pour quelque chose. bonjour le froid, le vent, bonjour chromatics, interpol, bonjour les sons sereins et déprimants qui vont si bien avec un ciel sans soleil et des arbres sans feuilles. bonjour la nuit, le silence et la pénombre. je suis un autiste et j'aime l'hiver, mais ça va. 

lundi 12 octobre 2009

jean-louis costes est quelqu'un de très sympatique.



on avait déjà envoyé un mail à jean-louis. il avait répondu aux questions mais apparemment, avait oublié de nous les renvoyer. on a donc profité de sa venue au sonic pour échanger quelques mots, en tête à tête. jean-louis a bu du vin rouge, nous aussi, il a craché, il a hurlé, il a dit des trucs bizarres, puis il est monté sur le toit de la péniche avec nous pour une interview mystique et alcoolisée. 


(...) avec tous les péchés et blasphèmes que tu commets, il ne t’est jamais arrivé d’avoir peur de la sanction divine? c’est vrai, après tout, si vraiment il existait cet eden merveilleux, promis aux bons croyants, tu ne regretteras pas de ne pas pouvoir y aller?

il y a un curé un jour qui m’a dit : “vous vous rendez compte qu’à l’époque, vous auriez été super rejeté.” bon peut-être pas brûlé mais en tout cas pas enterré dans le cimetière. mais aujourdʼhui cʼest différent, alors jʼen ai rien à battre. et puis cʼest quoi un eden? ah cʼest le paradis? jʼy crois pas moi. moi je crois rien. tel que tu pries, tu croies. cʼest une phrase en latin super connue, jʼsais plus qui a dit ça. on te demande pas de croire, on te demande de bien tremper ta main avant de rentrer dans lʼéglise, de marcher à genoux, de gober lʼhostie et si tu le fais pas, on te nique ta gueule. le catéchisme tu vois, cʼest plus du yoga que de lʼenseignement religieux. moi jʼy crois pas quʼaprès ma mort, jʼirais là ou là, objectivement. jʼai vu une interview de benoît XVI yʼa pas longtemps, il disait que sʼil commençait à raisonner avec sa pensée rationnelle, un mec qui est né, qui a été tué et qui a réscuscité, ça tient pas debout. un mec divisé en trois personnes, ça tient pas debout non plus. personne y croit. comme dans les poésies, si tu commence à cracher sur une phrase, tu vas cracher sur toutes les phrases. cʼest un peu comme un poème, ou ça te le fait, ou ça te le fait pas. moi ça me le fait dans le cadre de la musique, ça me monte la tête parce quʼil y a des beaux coeurs, des beaux refrains, du vin. cʼest comme quand tu regardes un beau ciel étoilé. pendant 6 secondes tu te tapes un délire, après tʼen a marre, ça te gratte. juste avant le spectacle ça me le fait. dans les pays ou ils sont tous pauvres, malades et malheureux, ils ont tous la foi. quand tʼes dans le malheur tu regardes ailleurs, tu cherches un secours, du plaisir. mais merde quoi, cʼest comme les malades, faut leur laisser un peu de plaisir avant de crever. (...)


bon. ça c'est qu'un extrait. le reste de l'interview est mille fois plus drôle. normalement ça devrait sortir dans un fanzine, bientôt, dans quelques temps, un jour, si dieu le veut. si jean-paul sarce est d'accord, je mettrais le reste. 

samedi 8 août 2009

ashton-under-lyne, tameside, england.



UNE NUIT, j'ai rêvé que je travaillais au rayon charcuterie d'un grand supermarché. j'avais un tablier blanc immaculé et je découpais des saucisses. tous les gens autour avaient des têtes de cochons, sauf moi. c'était étrange. 

samedi 25 juillet 2009

vendanges.



QUAND JE SUIS NÉ, dieu m'a donné un foie. le problème c'est que j'en fais n'importe quoi. je le remplis quotidiennement de diverses substances alcoolisées et de vin à 1 euro 50 chez spar, car il n'y a que comme ça que j'arrive à m'ouvrir au monde et devenir un peu plus sympa. je ne sais pas ce qui m'arrive mais il y a quelques mois, je voulais devenir un vrai catholique, un mec bien qui se lève le matin et qui se couche le soir, qui écoute des chants grégoriens en trouvant ça pas mal, bref, un winner. mais là, la seule relation que j'entretiens avec le christ est de boire un peu trop son sang et de me foutre de sa gueule dans un fanzine. désolé. je dois avoir une crise de foi. 

mardi 9 juin 2009

boire le vin nouveau.



TOUT À L'HEURE, je suis passé à côté de deux personnes qui discutaient. j'ai juste saisi "moi, j'aimerais bien me réincarner pareil, mais en jeune." j'aime bien capter des bribes de conversations dans la rue, c'est drôle, tu peux faire des cadavres exquis avec. franchement, elle est jeune mais elle est mûre, je lui ai fait une blanquette hier, jamais on m'avait parlé sur ce ton, l'enfoiré, il est vraiment hors contexte quoi, on m'a envoyé un catalogue de cuillères et ma perruche à la diarrhée, c'est l'apanage du vélo, en plus il fait chaud comme dans un désert sauf que la nuit il fait chaud pareil, c'est comme les hindous hein, mais c'est bien, c'est politique, c'est bien la politique.

dimanche 7 juin 2009

un autre toit, une autre preuve.



LES OUBLIÉS #1
PAUL ERDÖS n'était pas un mathématicien comme les autres. il ne s'enfermait pas dans une pièce pendant des heures pour réfléchir à des théorèmes dont tout le monde se fout, il ne se masturbait pas après chaque équation à 53 inconnues réussie, il ne nourrissait pas d'obsessions perverses et biscornues. paul erdös ne bâtissait pas de théories alambiquées mais résolvait des problèmes, avec simplicité et élégance. Son caractère particulièrement prolifique (il aurait écrit plus de 1500 articles de recherche) conduit les mathématiciens à s'auto-classer selon le nombre d'erdös, selon leur degré de séparation avec lui. vous savez, c'est un peu comme la fameuse théorie des six degrés de séparation, mais en version geek. einstein pouvait par exemple se vanter d'avoir un nombre d'erdös 2. lunaire, affectueux, ésotérique et autiste, erdös le hongrois avait peu à peu développé son propre dialecte, mélange de jeux de mots intelligents et de délires amphétaminés. chez lui, dieu était le suprême fasciste, les enfants étaient des epsilons (lettre grecque employée en arithmétique pour désigner une faible quantité), se marier c'était être capturé, divorcer c'était être libéré, et se remarier c'était être recapturé. accro au benzedrine, au ritalin et aux comprimés de caféine, il n'avait pas de femme, pas d'epsilons, pas d'emploi, pas de passe-temps. toutes ses affaires tenaient dans une valise et dans un sac orange de centrum aruhaz, un grand magasin de budapest. "mon cerveau est ouvert", déclarait-il en tapant à la porte d'un collègue mathématicien, chez qui il restait afin de collaborer sur le développement de la théorie de ramsey ou sur l'application de la méthode probabiliste. lorsqu'il en avait assez, erdös s'en allait trouver un nouvel hôte. il meurt en plein congrès le 20 septembre 1996, à l'âge de 83 ans. sa vie, son oeuvre, sa philosophie méritent qu'on lui rende hommage comme pionnier oublié des mathématiques modernes. quelques mois avant sa mort, il se demandait toujours pourquoi le suprême fasciste avait décidé de l'embêter avec cette grippe.


mercredi 3 juin 2009

well, everybody knows that...









...the bird is the word.






AVANT, barcelone, c'était la ville où la même grille de magasin recevait cinq ou six graffitis différents par jour, où tu pouvais voir des mecs assis sur des chaises accrochées à un mur, où tu pouvais laisser ta caisse garée n'importe où sans ticket de stationnement, et où ça sentait bon le bruit des roues de skateboard sur les pavés. maintenant, tu y croises des confréries de clochards qui te vendent de la bière qui fait vomir à un euro mais que tu peux facilement marchander à cinquante centimes, les auberges de jeunesse fixent leurs tarifs à la tronche du client, les hommes-statues de la rambla sont vraiment en panne d'inspiration, les gens parlent super fort, les poubelles envahissent doucement la ville et les clubs sont tellement nazes qu'on te distribue 500 mètres avant des entrées gratuites pour toi et tous tes copains. finalement, c'est juste devenu une ville du sud comme les autres.

lundi 11 mai 2009

(pas) très catholique. [1]




HIER MATIN, je suis allé faire un tour à l'église. je cherchais une révélation et surtout, j'avais du temps à perdre. Le bâtiment était désert, et des enceintes crachaient un air d'orgue même pas joué live. dans un coin, l'eau du baptème moisissait dans son bac, dans l'indifférence générale. pendant ce temps là, une immense croix vide trônait, sous les regards impassibles de sainte thérèse et de saint michel. on avait volé jésus et bizarrement, j'avais l'impression d'être le seul à m'en soucier. tout ce désordre m'a donné envie de devenir un fervent catholique, et de rentrer dans les ordres. devenir cureton, archevêque, cardinal, enfin un truc du genre. c'est pas crevant comme boulot et tu peux être pédophile ou antisémite sans trop de retombées. le souci, c'est que je crois que dieu va avoir beaucoup de mal à m'accepter, parce que j'ai vécu dans le péché grave ces derniers temps, que la dernière fois que j'ai pénétré dans un lieu de culte j'ai pété, et qu'à six ans, lorsque l'on m'avait traîné à la communion de ma cousine, on avait du me sortir dehors car je pleurais. moi aussi, je voulais une chips.

(pas) très catholique. [2]





vendredi 1 mai 2009

let there be light.



OUVERTURE.
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour.
Genèse 1;3.